Interview de Dis'Collection
Le Bercail a été séduit par le passage de la Dis'collection à la dernière Dynamiterie. Leurs jeux de disques mêlant différents genres de disco nous ont transportés, Bab et Benjamin ont une réelle passion pour la disco. Nous aurons le plaisir de groover sur leur sélection le 12 Mars prochain. L'idée d'en apprendre plus sur eux était trop tentante, nous sommes allés chez eux les interviewer et écouter quelques disques de leur discothèque.
Salut la Dis'Collection ! Après votre passage remarqué à la Dynamiterie et dans l'attente de votre prochain set au Bercail on a eu envie d'en savoir plus sur vous ! Qu'est ce que la Dis'Collection ? D'où venez vous ?
Bab: Moi c'est Bab, et mon acolyte Benjamin. On a créé Dis'Collection il y a deux ans et demi maintenant, Benjamin et moi venons d'univers musicaux différents, et on s'est rejoints sur la disco. De fil en aiguille on s'est dit qu'on allait partager notre amour la pour disco qui est une sorte d'hommage à la dance music que tout le monde écoute aujourd'hui.
Ben: Moi j'écoute plutôt du jazz, de la soul à la base. Mais Bab m'a emmené faire le tour des boites électro à Berlin et j'ai pris une grosse claque, et il m'a dit : "Maintenant tous les sons que t'écoutes, tu vas les acheter en vinyle". Donc c'est lui qui m'a ruiné (rire) et qui m'a mis à ça.
Quelle sont vos influences musicales ? Vos modèles dans la musique disco ?
Bab: En disco je dirais tout de suite Patrick Adams, pour moi c'est LE maitre - de la disco américaine en tous cas. Après, je suis un gros fan de reggae avec des mecs comme Augustus Pablo, qui m'a le plus marqué quand j'étais jeune.
Ben: Moi j'ai écouté du rock jusqu'à 24 ans, et puis un jour j'ai un pote qui m'a fait découvrir le Wu Tang et j'ai commencé à écouter du hip hop et en particulier Shaolin Soul (la compil' des samples du Wu Tang). Puis après pas mal de soul, de funk avec les JB's, de l'afro-beat avec Fela Kuti et finalement la disco mais c'est en rencontrant Bab que je me suis mis plus sérieusement à la musique électronique avec l'Italodisco et la Cosmic Disco. Et j'écoute beaucoup de reggae aussi, et de chanson française par ailleurs.
Bab: Mon premier choc musical, ça a été ma rencontre avec le rap français à 6 piges avec Doc Gynéco (Première Consultation) puis après avec IAM, Les Sages Poètes de la rue, Fabe, La Scred...
Ben: Je suis un tout petit peu plus vieux du coup mon premier album de rap c'était le Suprême NTM à 14 ans. Une référence.
Vous avez une résidence au Mellotron, qu'est ce qui vous a amenés à jouer si souvent là-bas ?
Bab : On suivait le Mellotron depuis quelques temps et...
Ben: Tout le monde a envie de mixer au Mellotron !
Bab: Ouais, et la ligne artistique du Mellotron rentre vraiment dans la veine de la Dis'Collection. Pour notre première émission là-bas, ils nous ont invités en tant que "Pardonnez-nous", notre collectif, et ils ont grave kiffé la première demi-heure de mix
qui était assurée par Ben et qui représentait vraiment la Dis'Collection. C'était vachement black music, et puis ils nous invités en tant que Dis'Collection jusqu'à début 2016 où ils
nous ont offert la résidence.
Votre Dis'Collection aurait pu être encore plus grande si vous utilisiez des support digitaux. Pourquoi avoir choisi exclusivement le vinyle ?
Bab: Chaque vinyle que je possède est une partie de moi, je me rappelle quand je l'ai acheté, et quand je joue c'est comme si je me présentais moi-même à travers mes vinyles. Il y a toute une histoire d'amour derrière !
Ton plus beau souvenir vinyle ?
Bab: Oula.... C'est une question vache, mais on va dire Dancin and Prancin de Candido, que j'ai trouvé aux Puces de Clignancourt.
Ben: T'es un mystique de la musique en fait !
Bab : Bah ouais ! Grosse histoire d'amour avec ce track, il est d'ailleurs dans la BO de GTA 5.
Ben: Moi c'est un petit 45 tours jamaïquain de disco-reggae qui s'appelle Hey Mister par Albert Forest, que j'ai chopé un peu cher. Mais j'ai pas de religion vinyle, je trouve ça juste plus agréable pour jouer, et puis c'est vrai que les morceaux qu'on joue on été enregistrés sur ce format...
Quelle est votre meilleur souvenir de soirée ? Où vous avez pris le plus de plaisir à jouer ?
Bab: La Fête de la Musique 2014, on a cassé la rue (rire). On a joué de 15h à minuit à République, au Carreau du Temple. Une grosse folie.
Ben: Globalement tout les Fêtes de la Musique, le principe de la block party!
Quelle est votre approche du Djing ? Plutot sets courts ou marathon ?
Bab: 4h c'est le minimum.
Ben: C'est ce qu'on a fait quand on s'est rencontrés.
Ça permet de passer par pleins de choses différentes.
Bab: Partir d'une musique sans beat à 110 BPM pour finir sur des morceaux qui tapent bien plus sur la fin en passant par tous les pays
et les styles.
Comment vous voyez l'évolution de la fête et du milieu de la nuit à Paris ?
Bab: C'est cool, il se passe pleins de trucs ! Le week-end tu peux aller voir une grosse tête d'affiche comme
un event hyper underground. Y'a une vraie effervescence pour la musique, des collectifs qui font pas ça pour l'argent. C'est vraiment cool.
Ben: Y'a des soirées en boite avec de la grosse techno et une vraie culture techno, et en même temps y'a des gens qui sont intéressés par l'origine de cette musique. Plein de collectifs qui se bougent....
Bab: C'est vraiment chouette, un terrain de jeu extraordinaire.
Quels sont vos futurs projets pour la Dis'Collection ?
Bab: La production musicale principalement. Mais aussi une émission de radio, Pardonnez nous...
Ben: Répandre la vérité de l'amour de la Disco....
Et puis on leur a demandé, juste en leur donnant une phrase ou une expression, de nous sortir le titre d'un vinyle auquel ça les a faits penser. Voilà ce que ça a donné :
Dimanche gueule de bois
Soleil sous les tropiques
French Touch Music
Rave Agitée
Disco Groovy Time
Et bien sûr, on ne pouvait pas finir cet interview sans leur demander de nous jouer quelques galettes de leur incroyable collection.
Arthur BUIGUES