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HISTOIRE de                                   l'ACID MUSIC                     

Cette bonne vieille acid, on s’en délecte, on ne s’en lasse pas, elle nous fait voyager avec ses mélodies délicates et profondes, elle nous agite quand on la couple avec un kick saillant. L’acid est présente aujourd’hui dans de nombreux genres électroniques, comme la house, la techno, l’ambient, la deep ou encore le downtempo. Mais d’où vient-elle ?

PLaylist                Acid #1

L’Acid Music est le fruit originel du travail de l’indien Charanjit Singh. Ses travaux sont longtemps passés inaperçus et pourtant, cet homme crée en 1982 l’album Ten Ragas To A Disco Beat uniquement dédié à cette nouvelle musique qu’il vient tout juste de créer. Cet album mêlant acid, ragas indiens traditionnels et une rythmique électronique puissante, a été enregistré en deux jours dans son garage avec le célèbre synthétiseur analogique Roland TB-303 bricolé par Singh. Il le couple avec l’équivalent d’une TR-808 (boite à rythmes) et d’un Jupiter-8 (synthétiseur de type analogique polyphonique 8 voies), donnant ainsi l’alchimie d’une musique gorgée de rythmes, d’influences et surtout en avance sur son temps

Cet album avant-gardiste passe inaperçu à sa sortie et est un échec commercial total alors que le premier morceau Acid Track de Phuture (DJ Pierre, Spanky et Herb Jackson) apparait 5 ans plus tard à Chicago.

Déjà présent sur la scène underground de l’époque, ce groupuscule répand l’Acid sur les dancefloors plus survoltés que jamais à l’écoute de cette nouvelle expérimentation musicale.

Phuture ajoute à ce son décapant et corrosif un beat sec et brutal, un sifflet fiévreux et strident, des caisses claires, vous l’aurez compris un vicieux mélange des influences House et Techno qui se développaient dans les années 80. 

Admiratifs du travail Franckie Knuckles ou encore de Larry Levan, ils y ont ajouté une rythmique puissante, dure, peu accueillant à la première approche et même glauque quelques fois (Higher State Of Consciousness de Josh Wink ou encore I’m Your Only Friend, toujours de Phuture), mais toujours dans le but de déchaîner les dancefloors à la recherche de sensations fortes.

L’acid house des débuts séduit tout d’abord par son aspect totalement vidé d’humanité. Des voix trafiquées à l’aide de séquenceurs, parfois violentes, crache des incitations à la débauche (bien humaines pour le coup), des murmures d’histoires glauques (le Where’s Your Child de Bam Bam en 1989). La dureté de la ligne de basse, qui oscille entre des graves corrosifs et des aigus assourdissants, confère un trop plein d’énergie mécanique à cette musique, utilisé à bon escient par les danseurs invétérés. Cette déshumanisation et mécanisation de l’acid, marque une vraie rupture avec la house originelle qui s’est développée sur la base du disco, de ses voix soul gorgées de lumières et de jeu, et de son utilisation d’instruments plus conventionnels.

La musique électronique, depuis le milieu des années 1990, est une véritablement musique fleuve, les affluents sont de plus en plus nombreux et les artistes produisent de manière prolifique. Des raves party fleurissent un peu partout chez nos amis anglo-saxons, et cette musique alimente ces soirées d’un genre nouveau durant ces mêmes années. L’Acid House se forge une identité visuelle et culturelle à cheval entre Amérique du Nord et Europe, et se développe peu à peu. Le plus surprenant dans tout cela, c’est que le genre connaît plusieurs périodes de creux, mais finit toujours par retrouver sa popularité sur les dancefloors.

Arthur Buigues 

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